L’un est une évolution commerciale tandis que l’autre une (r)évolution technologique. Bien que leurs enjeux soient plus ou moins différents, nous pouvons y discerner, parmi ces deux révolutions, plusieurs similitudes essentielles qui leur permettent d’évoluer ensemble tout en maintenant leur indépendance. C’est ce que nous vous proposons de découvrir avec Olivier Gourdain* qui a accordé une interview à l’ESSEC Business School, la Chaire Immobilier et Développement Durable (cahier #2).
*Olivier GOURDAIN est le président de Stone Market. Son département, Stone Market Précaire, est aujourd’hui le leader sur le marché de la commercialisation des espaces vacants en Centres Commerciaux et Retails Parks.
En voici un extrait.
« Quelles similitudes identifiez-vous entre le commerce éphémère et Internet ?
Je fais souvent un parallèle entre l’éphémère et Internet, en déclinant quatre grandes similitudes.
D’abord, l’instantanéité : un site internet peut être conçu et mis en ligne très rapidement et à prix réduit. Il en va de même pour le locataire éphémère qui s’installe dans des locaux prêts à l’emploi, avec un bail court et des démarches administratives réduites puisque le dossier d’aménagement est simple.
Ensuite, le modèle économique : certains sites internet fonctionnent comme des entrepôts en ligne. Dans le même esprit, certaines boutiques éphémères sont en fait des sites physiques de déstockage de produits de grossistes. Les prix sont donc réduits, comme dans un magasin en ligne, puisque les économies réalisées sur les coûts d’installation sont répercutées sur les prix de vente.
De plus, la modernité et l’attractivité : un commerce éphémère permet de tester de nouveaux produits, comme un site internet, mais aussi de jauger la réaction du client en direct, et d’essayer d’attirer de nouveaux publics. Mais sa vocation ne se limite pas à montrer : il y a bien l’idée de vendre sur place.
Enfin, je mentionnerai l’interactivité et la complémentarité : certains preneurs ont commencé par créer des sites internet marchands qu’ils ont fait connaître en s’implantant physiquement, en parallèle, dans les centres commerciaux, pour mailler un territoire bien défini et faire passer un message à la clientèle visée : « voici notre produit, qui est aussi en vente sur notre site ». Ils collectent alors les adresses mails des clients pour constituer une base de données. Une fois que le site a pris son essor sur un secteur géographique donné, les boutiques peuvent fermer, car elles ont rempli leur fonction qui consistait à donner une réalité physique aux produits du site. D’autres boutiques peuvent alors être ouvertes dans d’autres territoires. Dans certains cas, le commerce éphémère et l’e-commerce s’avèrent donc complémentaires. »